Raphäl Yem : le succès du « journaliste-citoyen » sur France Télévisions

Par Julie Hamaïde
Photo de ERIC VERNAZOBRES/FTV

Le journaliste d'origine cambodgienne Raphäl Yem reçoit des artistes de tous horizons dans Culturebox et sur France 2, dans 2H2L, où il nous invite à 2 heures de live ! 

Si vous deviez être un présentateur ou une présentatrice qui vous a inspiré…

Mouloud Achour et China Moses, à l’époque où ils étaient en duo dans Select sur MTV. Je me disais : enfin un duo d’animateurs jeunes, frais, dans la street culture, à l’image d’une génération qui me ressemblait. C’est d’ailleurs eux qui m’ont permis de faire ma première TV. Et c’est la première chaîne qui m’a fait confiance et donné ma première émission.

Si vous deviez être une émission américaine…

En ce moment [été 2018, NDLR], je regarde beaucoup le Ellen DeGeneres Show. Elle reçoit des célébrités et des anonymes, qui font évidemment le buzz mais sont inspirants. C’est fédérateur, engagé, feel good, présenté par une femme qui a fait son coming out. Ça ne pose de problème à personne et ça me plaît.

 

« On me demande encore régulièrement de quelle origine je suis. » 

 

Si vous deviez être un débat dont on ne parle pas assez…

La lutte contre tous les discriminations. Je me suis aussi bien mobilisé contre la négrophobie, la grossophobie, l’antisémitisme, la phobie de la banlieue, le délit de sale gueule... Finalement, je me suis mobilisé assez tard sur le racisme anti-asiatique et on me demande encore régulièrement de quelle origine je suis.

 Si vous deviez être une musique…

Je réponds souvent L’enfant seul d’Oxmo Puccino. Il y a des lyrics qui me font penser à moi quand j’étais gamin, timide : « l’enfant seul c’est l’inconnu muet du fond de classe, celui de qui l’on se moque, rond comme Coluche ».

Si vous deviez piquer la place d’un autre journaliste présentateur du PAF…

J'irais sur Vivement dimanche. Ce serait drôle parce qu’on m’a souvent appelé le Drucker des banlieues. On aurait un tout autre public, d’autres invités. Sinon ce serait cool que Flash Talk ait la même portée que L’émission politique.

Si vous étiez un engagement…

Continuer à donner la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas assez. Dans Flash Talk [ancienne émission de France Ô], je vais naturellement poser le micro sous le nez de ceux qui ont l’apparence de provinciaux, de darons, d’exclus, ceux qui sont sur le banc. On a réussi à instaurer un truc avec cette émission. Je me surprends à insister un peu pour avoir des témoignages géniaux. Avec l’expérience, j’arrive à sentir quand je peux avoir quelque chose.

Article initialement publié dans le magazine Koï, numéro 7, septembre/octobre 2019


Article précédent Article suivant

Récents