Nouvel An lunaire : mythes et traditions

Par Pandou Media

Souvent réduit à l’appellation « Nouvel An chinois », le Nouvel An Lunaire est la fête la plus importante d’Asie de l'Est et du Sud-Est. Que célèbre-t-on ? Quels en sont les symboles forts ? 

Le Nouvel An lunaire est la fête la plus importante de l’année pour une large partie des communautés asiatiques dans le monde. On l’appelle communément le Nouvel An chinois, mais également la fête du Printemps ou encore le Têt, au Vietnam. Il célèbre la nouvelle Lune et les festivités s’étendent sur quinze jours, jusqu’à la première pleine Lune, correspondant à la fête des Lanternes.

Chaque année, la date est fixée au premier jour du premier mois du calendrier luni-solaire. Elle varie ainsi en général du 15 janvier au 15 février. La fête du Printemps est un moment de convivialité pour tous les membres de la famille, comme l’est Noël en occident. De nombreuses personnes ayant quitté leur région natale rentrent chez elles et les gares et autoroutes sont généralement saturées quelques jours avant le Nouvel An.

Selon Chine-Nouvelle, cette fête remonte à la dynastie des Shang (environ 17e-11e siècles avant Jésus Christ) et est née d’activités qui consistaient à offrir un sacrifice aux divinités ou aux ancêtres au début de l’année. Elle était à l’origine une fête agricole lors de laquelle les paysans faisaient leurs vœux pour la récolte à venir. Aujourd’hui encore, de nombreuses offrandes sont déposées sur les autels et tombes afin de respecter ces traditions.

 

Défilé du Nouvel An lunaire dans le 13eme arrondissement parisien. 

Un réveillon riche en symboles
Comme pour le réveillon de Noël ou la Saint-Sylvestre, le Nouvel An lunaire se célèbre la veille. La journée qui précède le Jour de l’an est ainsi consacrée au ménage ! Une tradition qui est encore très présente. Selon le Centre Culturel Chinois, le dernier soir de décembre porte un surnom particulier : chuxi. Chu signifie « détruire » et xi signifie « la nuit » ; le but étant de se « débarrasser de tout ce qui est périmé et d’accueillir tout ce qui est nouveau ».

Le centre culturel nous apprend que cette coutume vient d’une légende racontant qu’un homme, gourmand et paresseux, voyait ses vêtements tomber en lambeaux. À la veille d’un Nouvel An chinois, il serait mort chez lui de faim et de froid. « C’est pourquoi, à la veille de chaque Nouvel An, les Chinois jettent les vêtements déchirés et les restes de nourriture, symbolisant que la pauvreté a quitté la maison. » De nouvelles provisions sont ainsi achetées, tout comme des décorations et habits. Chaque année, cette période enregistre des records de vente et un boom économique en Asie.

Le soir, les familles se réunissent autour d’un dîner, très copieux et regardent ensemble la télévision. En Chine, le gala de la chaîne nationale CCTV remporte toutes les audiences.

L’importance du premier jour
Dans l’empire du milieu, et plus largement en Asie du Sud-Est, on pense que les actions réalisées le premier jour de l’année auront un impact sur tout le reste. Ainsi, les gros mots sont à proscrire, les familles se réunissent et tout le monde se souhaite le meilleur. Certains se parent encore de leurs plus beaux habits pour aller saluer leurs parents et grands-parents (à qui ce jour est dédié) en leur souhaitant la santé et la prospérité.

Selon les différentes régions d’Asie, quelques plats sont à l’honneur : les raviolis au nord de la Chine, les gâteaux de riz gluant au sud de la Chine et au Vietnam ou encore la salade de poisson à Singapour ou en Malaisie. S’en suivent plusieurs jours de fête où l’on rencontre oncles, tantes, cousins, camarades, professeurs, etc.

Les célébrations s’achèvent à la pleine Lune, pour la fête des Lanternes, durant laquelle ces dernières envahissent le ciel, la mer, les rivières et autres lacs d’Asie. Un spectacle d’une incroyable beauté.

Article initialement publié dans le magazine Koï, numéro 3, janvier-février 2018


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