Le réveil de Hanoï

Par Julie Hamaïde

Hanoï, la capitale du Vietnam, a fait rêver plus d’un voyageur. Avec le Covid-19, elle est restée inaccessible durant de longs mois. On peut s’y rendre à nouveau, avec une exemption de visa de 45 jours, pour y découvrir ses quartiers émergents et trésors cachés.

On nous avait prévenus, partir à Hanoï en hiver nécessite d’être bien couvert. Si la température avoisine les 18°C, le ressenti est bien plus frais à cause de l’humidité. Elle nous enveloppe d’ailleurs dès la sortie de l’avion. Après 11h30 de vol confortable depuis Paris, grâce à la compagnie Vietnam Airlines qui effectue cinq vols directs par semaine, le choc est immédiat. Et l’étonnement ne fait que commencer…

 

Le long des rails où le train passe toujours à Hanoï,
au Vietnam.

 

Une ville grouillante

Nous débarquons dans le centre-ville, près de l’opéra, sous la pluie, les klaxons, et entourés de scooters recouverts de grands K-Way multicolores. En remontant la rue Lý Thái Tổ, la frénésie s’accélère : des piétons, des voitures, des scooters, des marchands de fruits ambulants, des touristes, ça grouille dans tous les sens.

 

Au cœur de Hanoï, au Vietnam.

 

Ici, au nord du lac Hoan Kiem, se situe le quartier des 36 corporations. Peut-être le plus animé et aussi le plus touristique de la ville. Il s’agit du plus vieux quartier de Hanoï : un ensemble de rues et de ruelles qui accueillaient autrefois chacune une spécialité professionnelle. Si la rue Hàng Mã reste particulièrement dédiée aux objets votifs et décorations, les autres proposent désormais un peu de tout : boutique, onglerie, restaurant, café, agence de tourisme, bar, garage à moto…

La quiétude, il faut aller la chercher près du lac Hoan Kiem, et particulièrement à la tombée de la nuit vers 18 heures.

 

Vue du lac Hoan Kiem, à Hanoï, au Vietnam.

 

Autour du lac, au crépuscule, les couples et groupes d'amis se retrouvent afin de se promener, de se prendre en photo ou de boire un bon café vietnamien. C’est un endroit romantique à souhait, où les flamboyants se jettent dans l’eau et où de nombreuses jeunes femmes vêtues de la tenue traditionnelle vietnamienne (áo dài) se prennent en photo quelques jours avant la fête du Têt. On y retrouve également plusieurs temples, le pont rouge caractéristique des cartes postales de Hanoï, et quelques maisons emblématiques du patrimoine historique de la ville.

Place aux arts du Vietnam

C’est également au bord du lac que se situe le théâtre des marionnettes sur l’eau de Thang Long. Il affiche plusieurs séances par jour et propose un spectacle sur le monde agricole, le cycle des saisons qui passent et les familles vietnamiennes, entre poésie et humour. Un conseil : achetez vos billets (environ 7,50 €) le jour même ou la veille, sur place. Ce sera toujours moins cher qu’en passant par une agence de voyage.

 

Un des portiques du Temple de la littérature,
présent sur le billet de 100 000 dongs vietnamiens. 

 

À l’ouest, la cathédrale de style néogothique attire les touristes. Elle se trouve sur la route qui mène au temple de la littérature consacré autrefois au culte de Confucius. Immense, cet édifice, composé de cinq vastes cours, a accueilli la première université du pays. Le temple de la littérature est si populaire dans la culture vietnamienne que l’un de ses portiques se retrouve même sur les billets de 100 000 dongs. À quelques pas, nous sommes fascinés par le musée des Beaux-Arts qui a pris place dans l’ancien internat Jeanne d’Arc. Nous découvrons l’histoire du pays à travers estampes, laques, peintures sur soie, illustrations, etc. Autour, les galeries d’art ne manquent pas. On retient la Nguyen Art Gallery ou la Gate Gate Gallery qui exposent des artistes contemporains.

Le nouveau quartier international

Il n’est pas souvent cité dans les guides de voyage, pourtant le quartier de Tay Ho est en plein essor après un passé sulfureux. On y retrouve des restaurants japonais, italiens ou encore français, mais aussi des cafés tout autour du lac de l’Ouest. Les grandes enseignes vietnamiennes ont investi les lieux comme Pizza 4 P’s qui propose des pizzas renversantes dont celle au bò kho (une recette vietnamienne de ragoût de bœuf) ou Maison Marou qui met à l’honneur le chocolat artisanal vietnamien. Au détour d’une ruelle, on s’arrête à Ta Café pour déguster un café bạc xỉu (réalisé avec du lait concentré) ou au Gather Wellness Center pour un cours de yoga, un massage ou un simple en-cas.

 

Au village de Bát Tràng dédié à la poterie, au Vietnam.

 

Un pas de côté pour découvrir un trésor caché

À 30 minutes de Hanoï en scooter, nous voilà à Bát Tràng : un village consacré à la poterie. Un grand musée à l’architecture impressionnante nous fait découvrir l’histoire de cet artisanat au Vietnam et différents styles de confection. Si les prix y restent raisonnables, il faut s’éloigner et déambuler dans les petits marchés pour faire des affaires. Ici, des vases réalisés à la main sont proposés à partir de 5 €. On y achète bols à riz, vases, théières et autres figurines décoratives.

 

Au village de Bát Tràng dédié à la poterie, au Vietnam.

 

Il est temps de rentrer. La compagnie aérienne nationale Vietnam Airlines, qui fait des liaisons avec la France depuis 20 ans, nous ramène à bon port après un vol de nuit et un début de nostalgie.


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