À l’occasion de la réouverture très attendue des salles obscures ce mercredi 19 mai, Koï vous présente six films venus d’Asie à découvrir sur grand écran.
[Texte : Julie Hamaïde et Sophie Kloetzli - Photo : Hospitalité / ArtHouse]
On-Gaku : Notre rock ! de Kenji Iwaisawa - en salles le 19 mai
Un jour d’été, une bande de jeunes un peu délinquants n’ayant jamais touché un instrument de musique de leur vie décide de monter un groupe de rock. Le résultat est cacophonique mais peu importe, le trio y trouve du plaisir et surtout un sens à donner à son existence un peu morose : se produire lors d’un festival de quartier. Malgré l’inexpressivité des personnages représentés par des traits ultra simplistes (dessinés à la main), ce long-métrage à l’humour décalé parvient à communiquer l’énergie qui anime cet improbable boys band, notamment à travers une bande-son survoltée qui lui a valu un prix au Festival d’Annecy en 2020.
Demon Slayer : Le train de l’infini de Haruo Sotozaki - en salles le 19 mai
C’est le film phénomène du moment au Japon où il a battu tous les records du box-office, surpassant Le Voyage de Chihiro. Basé sur le manga éponyme, l’anime suit les aventures de chasseurs de créatures maléfiques prêts à dévorer les 200 voyageurs d’un train : deux enfants, un jeune homme à la tête de sanglier et un « pilier » de l’ordre des tueurs de démons qui les prend sous son aile. Une longue série de combats assez violents les attend, y compris sur le plan psychologique puisque l’un des monstres parvient à les endormir et à manipuler leurs rêves pour tenter de détruire leur « noyau spirituel »... Une aventure palpitante doublée d’une animation de qualité qui régalera les fans du genre.
Violet Evergarden de Taichi Ishidate - en salles le 19 mai
Inspiré du light novel (roman japonais pour jeunes adultes) éponyme, le film d'animation met en scène Violet, une « poupée à souvenir », chargée d'écrire des lettres oniriques et empreintes de sentiments pour ses clients. Un poste pas vraiment sur-mesure pour cette ancienne soldate qui a perdu ses deux bras et son major, Gilbert, au combat. Ce dernier est d'ailleurs toujours dans ses pensées et ses derniers mots la hantent. Au Japon, le film a remporté de nombreux prix et vendu 1 450 000 billets.
Hospitalité de Kōji Fukada - en salles le 26 mai
Le quotidien paisible de la famille Kobayashi, qui tient une petite imprimerie à Tokyo, est bouleversé par l’arrivée d’un vieil ami de la famille. Aussi inoffensif qu’encombrant, ce dernier s’immisce peu à peu dans leur vie : il se fait embaucher par le patron, s’installe dans la maison, y invite une femme qu’il présente comme son épouse, révèle les secrets gênants des uns et des autres… et finit par imposer ses propres règles au sein du foyer au grand dam de ses hôtes. Explorant les notions d’hospitalité et d'exclusion, le réalisateur nippon, qui se dit « très sensible aux problèmes d’immigration au Japon ces derniers temps », signe une comédie grinçante sur la figure de l’étranger.
Balloon de Pema Tseden - en salles le 26 mai
Dans les steppes tibétaines, deux gamins jouent avec des ballons qui sont en réalité des préservatifs, provoquant la colère de leur père. Et pour cause : alors qu’émerge en Chine la politique de l’enfant unique dans les années 1980, la contraception est une pratique nouvelle et surtout très taboue. De quoi instiller la gêne et la honte au sein de cette communauté traditionnelle vivant de l’élevage de brebis, en particulier pour la mère qui doit vaincre sa pudeur pour se procurer ces protections au compte-goutte au dispensaire de la ville et demander des conseils à sa gynécologue. Bientôt, une naissance à venir la place face à un choix cornélien... Un drame familial touchant, non dénué d’humour par moment, qui évoque avec subtilité les tiraillements entre conservatisme religieux et émancipation sexuelle.
Detective Conan : The Scarlet Bullet de Chika Nagaoka - en salles le 26 mai
La série de mangas Detective Conan, l’une des BD les plus vendues au monde, arrive pour la première fois dans les salles de cinéma françaises. Le célèbre détective lycéen enfermé dans un corps d’enfant mène cette fois-ci son enquête dans le cadre des World Sports Games (WSG) à Tokyo – compétition qui s’apparente aux JO –, à l’occasion desquels est inauguré un train à très haute vitesse, le Japanese Bullet. Lors d’une fête organisée pour les sponsors de l’événement, d’étranges événements ont lieu et des personnalités sont kidnappées. Très vite, le héros, toujours aussi futé et déterminé, fait le lien avec les enlèvements aux WSG de Boston quinze ans plus tôt. Une intrigue bien ficelée qui nous tient en haleine au fil des rebondissements et révélations inattendues.