Génération trait d’union : prendre racine

Par Pandou Media

Comme tous les Français, ils ont appris et récité La Fontaine, lu Camus, Zola à l’école, mais de retour à la maison, ils retrouvaient l’identité de leurs origines, de leurs parents, et bien souvent s’exprimaient dans une langue différente. Rencontre avec cette génération trait d’union.
[Texte : Cécile Collette et Julie Hamaïde. Photos : Rémi Chapeaublanc et archives personnelles]

Bien parler français, un premier pas 

Mado a soixante-dix ans, mais semble en avoir quinze de moins. Les épreuves n’ont pas altéré son sourire rafraîchissant. Elle est arrivée en France enfant, en 1954, accompagnée de sa mère et quatre de ses frères et soeurs, après le départ organisé d’une France défaite en Indochine. Comme pour beaucoup d’autres, durant les années 1950, son périple fait partie de la longue litanie de l’histoire de la décolonisation. « Nous étions en novembre 1954, il neigeait. C’était la première fois que toute la famille voyait la neige. Ça n’était pas cool ! Nous étions frigorifiés et maman croyait que c’était des papillons. » Pour tous, le premier choc fut d’abord thermique. « Comme nous n’avions pas d’habits d’hiver, maman a trouvé des pantoufles. Elle pensait que nous aurions eu chaud là dedans. Elle nous en a acheté à tous. Et nous sommes partis à l’école en pantoufles. Tous les autres enfants se moquaient de nous ! » La famille s’établit alors dans l’Yonne, en attendant l’arrivée du père de famille, resté au Vietnam.

« Je n’avais jamais été en contact avec d’autres enfants de mon âge, car je restais à la maison avec ma mère. Il y eut soudain plein d’enfants. Des personnes qui n’étaient pas du tout comme moi et qui se comprenaient entre elles » - Lili

Lili* a 34 ans et n’a pas connu ce grand dépaysement. Elle est née à Paris et a grandi dans le 14e arrondissement, où elle vit toujours. Une Parisienne fidèle. Son père, Chinois de Hong-Kong, est né au Vietnam. Sa mère, Cambodgienne, issue d’une bonne famille, a été éduquée dans un pensionnat de Pékin. De cette ascendance complexe, Lili n’a conservé a priori que les mots et les traits. Petite, elle ne parlait que deux langues : le cantonnais et le dialecte de sa mère. Ses premiers pas dans une maternelle de la rive gauche n’ont pas été sans tracas : « Je n’avais jamais été en contact avec d’autres enfants de mon âge, car je restais à la maison avec ma mère. Il y eut soudain plein d’enfants. Des personnes qui n’étaient pas du tout comme moi et qui se comprenaient entre elles. J’avais beau être née en France, je ne savais pas bien parler. Je pense que j’ai fait un blocage et des crises d’angoisse. Mon père m’a raconté que dans le préau, en arrivant à l’école, je lui disais « je vais vomir ». Et ça a duré longtemps. Quand une gamine de 3 ans se met à vomir, ça fait peur à la directrice de l’école et à la maîtresse. Elles se demandaient si j’étais malade, si j’avais une gastro contagieuse !… À la fin, elles ont conseillé que j’aille voir un pédopsychiatre. Elles avaient compris que le fait de ne pas pouvoir communiquer avec les autres m’angoissait beaucoup ».

Façon « We are the 90’s » : David et ses parents.


Aujourd’hui Lili passe aisément du cantonnais au français,  avec fluidité et sans aucun accent. « Ca surprend les gens, on me demande comment je fais. On m’a déjà demandé de faire « l’accent chinois », je n’y arrive pas, ce n’est pas possible ! » (Rires.) Piège à caricatures grossières.

David reprend petit à petit les rênes de Paris Store, fondé par son grand-père. À vingt-six ans, il a reçu l’élégance en héritage. Né de parents chinois (sa mère est wenzhounaise, son père est Teochew), il a grandi à Paris, dans le 13e arrondissement, et s’est frotté lui aussi aux épreuves de l’apprentissage de la langue : « Je suis allé au ski, je devais avoir 5 ou 6 ans, et je ne comprenais pas très bien le français. Quand l’école de ski nous a lâché sur une pente, au tout dernier moment le moniteur nous a dit de tourner à droite ou à gauche, et moi j’avais du mal avec ça, les directions. Je n’ai pas su prendre une décision, j’ai foncé tout droit. J’étais le seul sur trente élèves, j’en ai été un peu traumatisé ».

Alors qu’il n’a que dix ans, sa famille connaît un drame ; il perd son père dans un accident de voiture. Sa mère déménage à Charenton, en proche banlieue parisienne. Jusque là, il parlait mandarin, teochew ou français en famille, il décide dès lors avec sa mère de n’échanger plus qu’en français.

D’abord réussir à l’école

Que ce soit dans les années 1950 comme dans les années 1980, et encore aujourd’hui, les parents de cette deuxième génération ont senti très vite que l’école était un moyen d’intégration. Et une scolarité exemplaire devient souvent leur principale exigence.

Mado se souvient du collège en Auvergne où la famille avait déménagé et l’admet : « Il fallait être les premiers en classe. À Moulins, au collège, il n’y avait que des Indochinois, tous prix d’excellence ! La presse disait qu’on relevait le niveau des classes ! La plupart des gens envoyaient les enfants au lycée pour qu’ils soient les meilleurs. Les parents intelligents avaient compris que la seule intégration, c’était l’école. Ils voulaient nous sortir de cet endroit où nous étions parqués. Il n’y avait pas d’avenir pour nous dans ce village perdu d’Auvergne ». Les souvenirs ternes flottent encore.

À Paris, Lili a dû, elle aussi, s’appliquer à être studieuse. « Quand je suis rentrée au CP, mon père m’a annoncé qu’il fallait que je commence à apprendre l’anglais, alors que mes parents ne parlaient pas encore français ! Je suis allée voir ma mère et je lui ai dit que c’était trop. Moi j’aurais aimé faire du théâtre, apprendre à jouer du piano... Mon père n’a jamais accepté que je fasse du théâtre. Le chant, tout ça, c’était non. »

Pantoufles charentaises pour aller à l’école.
Le style franco-vietnamien des années 50.

David s’est réfugié dans les études, mais pour d’autres raisons. Pour panser ses peines. « Je me suis focalisé sur le travail à l’école. Je venais de renter au collège, ma mère était un peu perdue. Mon refuge, c’était de travailler, de ne pas penser aux choses difficiles. J’ai fait de bonnes études, je suis rentré à l’EDHEC, en école de commerce à Lille. La génération de ma mère et de mes tantes encourageait les enfants à faire des études longues, alors qu’elles n’avaient pas eu cette chance. »

Passer par-dessus le racisme

L’autre écueil, mis à part l’apprentissage initial du français, est la rencontre avec le racisme. David n’en a pas été victime au départ, passant sa petite enfance dans le treizième arrondissement de Paris, le quartier était déjà bien cosmopolite. « C’est au collège puis au lycée que je l’ai ressenti. Mais je ne l’ai jamais vécu comme une violence. Il y avait bien quelques blagues, des moqueries, mais je pense que j’ai été épargné. En grandissant, ça s’efface. »

Lili n’a pas gardé de blessure particulière de la cruauté enfantine : « J’ai eu des réflexions mais je n’en ai jamais souffert. Il y en a eu beaucoup du genre : sale chinetoque, toi tu manges des chiens etc… Il n’y a pas de filtre à cet âge, c’est souvent la copie des propos de leurs parents ».

Assister à la reconstruction des parents

Outre le racisme, la situation économique souvent plus favorable laissée dernière eux a accentué la frustration de leurs parents. Mado se rappelle : « Papa était resté au Vietnam, passant de Hanoi à Saïgon. Il espérait avoir un job à Saïgon et nous ramener. Il ne voyait pas d’avenir en France. Lorsque nous sommes arrivés, papa n’a fait aucune démarche pour que l’on ait la sécu, les  allocs, etc. Il a perdu tout son argent à nous entretenir. Pourtant il avait de l’argent quand il est arrivé, il était fonctionnaire dans les colonies. Nous faisions partie des riches, car nous avions un homme à tout faire, une cuisinière, une nounou ».

« Les parents nous donnaient autorité sur les plus petits. Il fallait qu’ils nous obéissent, nous pouvions les corriger. En l’absence des parents, nous étions les parents. C’est ce qui nous différenciait des autres enfants » - Mado

À l’arrivée du père en France en 1956, ils partiront en Auvergne. « À Noyant, nous nous sommes retrouvés avec d’autres gens comme nous. On nous a donné un logement, des meubles… en fait, tout. Il y avait même l’écurie : une pièce dans le jardin avec les toilettes, où maman élevait des poulets. Le jour où nous n’avions pas un sou, on tuait un poulet pour le manger, en attendant la prochaine paye. » Lorsque les accords de Genève, en 1954, entérinent la fin de l’Indochine française, ce petit territoire minier de l’Allier devient un village d’accueil pour des centaines de familles rapatriées. Loin d’être un eldorado, l’acclimatation est rude, les familles sont logées dans d’anciens corons. « Dans la maison, il y avait une grande pièce, très mal isolée, avec une cuisinière à bois. Dans la pièce d’à côté, on mettait les parents et les enfants. Il y avait des lits militaires avec la ferraille qui nous rentrait dans le dos. Nous nous mettions les uns contre les autres et nous dormions en quinconce. Tout le monde entassé. »

Les parents de Lili, issus tous deux de familles de commerçants réputés, ont aussi connu ces épisodes de brusque déclassement avant de tout reconstruire ici. Sa mère, d’origine bourgeoise, mais orpheline à deux ans, s’occupait principalement de sa famille. Son père, formé à Hong-Kong, jouissait d’une grande renommée dans le milieu de la joaillerie asiatique. Il a dû reforgé cette notoriété petit à petit en exerçant immédiatement son talent auprès d’une tante, dès son installation à Paris. Immergé dans son travail d’orfèvre, avec peu d’interlocuteurs francophones, il ne parlait pas la même langue que Lili, au quotidien, en ville.


David avec ses parents et sa petite soeur. Ambiance La Plage.

David, comme Lili, a toujours vu ses parents travailler : « Ma mère a toujours été très indépendante, mais elle me demandait de m’occuper de mon petit frère et de ma petite soeur assez souvent. Elle était directrice du Paris Store de Choisy le Roy, c’était une période où je devais aider mon petit frère à faire ses devoirs, gérer la rentrée des classes, etc. Je refusais ce rôle-là et je rejetais de telles responsabilités. J’étais très opposé à l’autorité. Je n’ai pas compris à quel point c’était difficile pour elle. Je ne l’ai découvert que  tardivement. Je comprends maintenant pourquoi elle était aussi fatiguée, pourquoi je ne la voyais pas beaucoup. J’accompagnais les petits au supermarché pour acheter des cahiers, je signais parfois les mots d’école, mais le plus difficile était de jouer ce rôle de père alors que j’étais adolescent. Je crois que j’ai construit mon caractère solitaire et autonome à ce moment là ».

« Vers l’âge de neuf ans, j’ai fait les premières démarches administratives, à la mairie. Il a fallu traduire en chinois « acte de naissance ». Je ne savais pas comment le dire » - Lili

La responsabilisation précoce est une caractéristique souvent commune à cette deuxième génération. « Les parents nous donnaient autorité sur les plus petits. Il fallait qu’ils nous obéissent, nous pouvions les corriger. En l’absence des parents, nous étions les parents. C’est ce qui nous différenciait des autres enfants », se souvient Mado. La gestion des affaires parentales marque la mémoire de ces petits traducteurs indispensables. Mado n’a pas oublié : « Maman ne savait pas lire. Dès qu’elle recevait du courrier et que papa n’était pas là, c’est nous qui lui lisions. Même quand elle allait chez le médecin, c’est nous qui l’accompagnions. De toute façon, nous l’accompagnions partout. Les enfants d’immigrés que l’on voit en reportage, qui font la traduction pour leurs parents, c’était nous ».


David entouré de ses parents.

Lili servait également d’interprète. Un épisode éloquent l’a frappée. « Vers l’âge de neuf ans je crois, j’ai fait les premières démarches administratives, à la mairie. Il a fallu traduire en chinois « acte de naissance ». Je ne savais pas comment le dire. Parfois ma mère me disait des trucs à traduire en français, mais je n’avais pas forcément le vocabulaire. Ni en français, ni en chinois ! Je ne savais pas. À neuf ans, on ne sait pas ce qu’est une facture, une quittance de loyer. Je me suis faite tacler par la fonctionnaire qui m’a dit : « Quoi tu n’es même pas capable de parler la langue de ton pays, c’est scandaleux ! » La réaction de cette femme fût très dure. Ça, ma mère l’avait compris ! Elle m’a dit : « Tu vois, il faut que tu saches bien parler ». Enfant, j’accompagnais ma mère chez le banquier, je connaissais très bien les finances de la maison, comment il fallait placer l’argent etc. Savoir combien il y a de sous sur le compte de son père, c’est particulier… J’avais juste la notion des chiffres, pas de la valeur que cela représentait. »

« Ça a été un long travail sur moi, j’ai eu de longues discussions avec ma mère pour savoir si c’était le bon moment, si je voulais vraiment reprendre l’entreprise familiale » - David

Une fois majeure, Lili a conservé les mêmes implications et devoirs, même si sa mère s’est inscrite à des cours de français. Une bénévole de la Croix Rouge a beaucoup aidé la famille, dans les lourdes étapes vers l’obtention de papiers français. Cette femme leur a conseillé non pas de faire une demande de naturalisation, mais de réintégration. Les parents de Lili étant nés dans l’Indochine française, les démarches furent moins complexes. Lors de l’entretien pour une réintégration, les parents de Lili sont tombés heureusement sur des administrateurs sympathiques. Ils avaient compris que le but des parents était d’être français, comme leurs enfants. La mère de Lili avait le statut de réfugié politique sous l’OPFRA, son père, des papiers vietnamiens. Ils n’avaient pas su expliquer en termes précis leur désir d’avoir la même nationalité française pour toute la famille. « En 2002, on s’est posé bien des questions lors du deuxième tour Chirac/Le Pen ; mes parents n’étaient pas encore français ! », confie la Parisienne.

Le poids de la transmission

Le devoir de David est de relayer l’héritage de ses aïeux. « Dans la logique de mes grands-parents traditionnels, c’était naturel que mon père reprenne l’entreprise familiale. Il s’apprêtait à prendre des responsabilités importantes dans l’entreprise au moment de l’accident. À partir de ce moment- là, je me suis promis de faire les choses sérieusement pour lui. Mon profil est particulier. Je me rends compte de ma chance chez Paris Store. Ça a été un long travail sur moi, j’ai eu de longues discussions avec ma mère pour savoir si c’était le bon moment, si je voulais vraiment reprendre cette entreprise. Finalement j’ai accepté cette responsabilité là. Après mon bac, j’étais certain de vouloir le faire. Depuis le début de mes études supérieures jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais douté. »

Bien qu’ils aient tous grandi dans la culture française, qui est une part entière de leur identité, le poids de la tradition et d’un grand respect des anciens subsiste. David l’explique bien : « Petit, je suis allé dormir chez mon cousin. Ma tante me l’avait proposé et j’avais accepté. En rentrant chez moi le lendemain, je me suis fait engueuler. Parce que je n’avais pas pris la peine de prévenir. Pour moi cette responsabilité revenait aux adultes ! Je me suis fait vraiment engueuler. Dans les familles asiatiques il y a une surprotection de la génération d’en dessous. Il ne faut pas trop sortir, ne pas se faire influencer par de mauvaises relations. Mais je pense que c’est beaucoup plus difficile pour une fille que pour un garçon. »

Découverte de la Chine. David y met les pieds pour la première fois, avec son petit frère.

Cette vigilance et ce décalage générationnel, Lili en a fait les frais. Elle s’en souvient encore. Sa mère était assez stricte. « Un jour, elle a voulu savoir si j’avais un petit ami. Elle est entrée dans ma chambre un soir, calmement. J’avais été à Taïwan durant l’été pour un séjour linguistique. En revenant à Paris, je sortais avec ma bande de la colo. On avait seize ans. Il y avait des filles, des garçons... Le souci, avec le côté asiatique, c’est que les parents connaissent toujours untel : il y a le bouche à oreille ! Je crois que ce sont mes tantes qui m’avaient vue dans le 13e avec des potes, en bande quoi. Calmement, ma mère m’a demandé si j’avais un petit ami. Je sentais bien qu’elle voulait me faire passer un message. Elle s’est crispée et a changé soudain de visage, elle m’a dit « parce qu’untel t’a vue et m’a appelée ! Que je ne te prenne pas avec un garçon parce que sinon ! » J’ai eu mon premier petit copain sérieux vers 20 ans, je voulais aller en soirée, j’ai dû insister, parce que mes parents ne voulaient pas que je sorte après 22 heures… Même une soirée pyjama quand j’étais enfant, c’était non. Je n’avais pas le droit d’aller dormir chez une copine, mais les copines pouvaient venir dormir chez nous. »

Pour David, les relations amoureuses sont tout aussi délicates. « Mes grands-parents veulent absolument qu’elle soit asiatique, raconte-t-il. Pour une raison pratique : pouvoir communiquer avec elle. Et plus traditionnellement, ils préféreraient aussi. Ma mère est plus nuancée. Elle me laisse une totale liberté. Elle m’a toujours laissé vivre ma vie. Mais j’ai toujours eu du mal à lui parler de tout ça, comme à mes grands parents. Je ne leur dis pas forcément  quand j’ai une copine. Il y a un poids énorme des anciens dont l’avis compte beaucoup. Ma solution est d’éviter le sujet ! »


À Saint-Clément dans l’Yonne. La belle époque. Avant Noyant.

L’émancipation arrive quand l’oiseau quitte le nid. David s’est installé seul récemment. Lili a ressenti le même besoin : « Il y a cinq-six ans, j’ai voulu me prendre un appartement, je voulais avoir mon espace à moi. Là, c’est vraiment un problème de conflit de générations. Et c’est culturel aussi. Pour les Asiatiques, tu ne quittes le nid familial que quand tu te maries. Ma mère est très traditionnelle sur ces questions-là. Elle n’était pas d’accord, nous nous sommes disputées. Mon père a discuté avec moi et m’a dit de mettre de côté l’argent pour un loyer, pour disposer d’un apport plus tard. En attendant, je partage ma chambre avec mes deux soeurs. Ça ne me dérange pas plus que ça. On a toutes nos vies ».

La génération transition vit par phases successives ses origines qui lui reviennent par vagues. Cette navigation intime et intérieure ne les quittera pas. Mado se sent française, « avec la conscience d’une spécificité ». David conclut : « Je me sens plus Français que Teochew. J’ai eu plusieurs périodes dans ma vie, avec cette double culture. Parfois j’étais proche de ma culture asiatique, parfois je la rejetais. Aujourd’hui j’y suis revenu. » 

* Le prénom a été modifié.

Cet article a été publié dans Koï #1.


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