Pour Chatchai Klanklong, la cuisine est une évidence. Il se réveille cuisine, sur son vélo il pédale cuisine et lors de ses rendez-vous il pense encore et toujours à la cuisine. Ce jeune chef étoilé de tout juste trente-deux ans est arrivé en France à sept ans, au coeur de l’Alsace, région qu’il a définitivement adoptée. En octobre 2017, après une formation à la gastronomie française auprès de grandes tables (le Trianon, le Rendez-vous de Chasse...) il rejoint son grand-frère Kriangkhai et sa mère Khai pour les aider à lancer leur restaurant l'Orchidée. Initialement en cuisine pour donner le coup d’envoi, il finit par rester et former le personnel aux mets thaïlandais qui ont bercé son enfance. Le guide Michelin a été séduit par ces saveurs assumées et raffinées. Nous aussi. Rencontre.
[Texte : Julie Hamaïde — photos : Lukcas Muler/Lukam]
Anguille fumée, omelette, homard bleu, dos de cabillaud et bœuf rôti... Si le début des intitulés des plats de Chatchai Klanklong ne fait pas très « thaïlandais », les épices qui les accompagnent ne s’y trompent pas : feuille de poivrier, cha om, galanga, curry et tamarin. Les plats du chef sont résolument asiatiques et nous font voyager. Tel un surdoué, Chatchai Klanklong ne voit pas très bien ce qu’il fait d’extraordinaire. Il faudra se rendre à L’Orchidée, dans un petit village d’Alsace à trente minutes de Mulhouse, pour le découvrir.
D’où vient votre goût pour la cuisine ?
C’est ma passion, j’en fais depuis tout petit. Ça peut paraître cliché, mais je cuisinais avec ma grand-mère, comme tous les chefs ! Il s’agit de ma grand-mère du côté de mon beau-père [un Alsacien dont sa mère est tombée amoureuse en Thaïlande, NDLR]. On faisait des choucroutes, des tiramisu...
Ici, c’est franco-thaïlandais, c’est notre cuisine, développée au fur et à mesure, avec mon expérience professionnelle.
Que mangiez-vous lorsque vous étiez jeune ?
À la maison c’était que thaïlandais car c’est maman qui faisait à manger.
Vous avez décroché votre première étoile en 2019. Dans le guide Michelin, on retrouve plusieurs chefs asiatiques mais habituellement leur cuisine est très française, très classique. Pas chez vous…
C’était un parti pris, pour faire différemment. Ici, c’est franco-thaïlandais, c’est notre cuisine, développée au fur et à mesure, avec mon expérience professionnelle. J’ai mixé la cuisine de maman et la cuisine traditionnelle française.
Cet article est à lire en version intégrale dans Koï #19, disponible en ligne ou en kiosque du 5 novembre au 5 janvier.