La succession des Jeux olympiques dans les capitales japonaise et française a favorisé le rapprochement entre les deux pays, qui ont noué des accords de coopération autour de ces événements sportifs.
[Texte : Sophie Kloetzli. Photo : Ryunosuke Kikuno sur Unsplash]
Outil de soft power, le sport a toute sa place dans les relations diplomatiques. L'organisation des Jeux olympiques ne déroge pas à la règle. En juillet 2018, les comités d’organisation des Jeux de Tokyo 2020 et de Paris 2024 signent un accord de coopération visant à « optimiser la préparation des Jeux olympiques et paralympiques à travers des échanges d’informations, la promotion d'événements et la formation du personnel, le recrutement de volontaires, la planification de la cérémonie ou encore l’utilisation de nos savoir-faire respectifs », déroule Daisuke Roberto Kido, conseiller politique et chef de la communication et des affaires culturelles de l’ambassade du Japon à Paris, en confirmant que la succession des JO d’été dans les deux capitales a « contribué à ce rapprochement ». Le communiqué de presse évoque une « ambition commune de co-construction, pour un nouveau modèle de Jeux, plus sobres et pleinement utiles aux populations ».
De Paris-Plages à Odaiba Plage
Cet accord prévoit également la mise en place de « groupes de travail sur des thématiques telles que l’éducation, l’Olympiade culturelle et l’excellence environnementale », poursuit le conseiller politique. Sur ce dernier point, il complète ainsi un autre partenariat signé au printemps 2018 baptisé « Paris-Plages — Odaiba Plage » dans le cadre des épreuves olympiques de triathlon qui se dérouleront à Tokyo sur la plage d’Odaiba en 2021, puis dans la Seine en 2024. « La baignade dans la Seine constitue un emblème fort de l’héritage des Jeux. Ce projet s’inscrit dans la stratégie d’excellence environnementale de Paris, qui vise à laisser un héritage tangible au-delà de 2024. L’expérience de Tokyo sur la qualité de l’eau dans la baie d’Odaiba sera un atout précieux pour passer de la fiction à la réalité », avait alors déclaré Patrick Klugman, adjoint à la Maire de Paris.
Le Japon et la France n’en sont pas à leur premier coup d’essai en matière de coopération sportive puisqu’ils avaient déjà pu s’allier dans le cadre de la Coupe du monde de rugby. Les Français avaient ainsi pu mettre leur expérience de la Coupe de 2007 au profit de leurs partenaires nippons qui ont accueilli la compétition en 2019. « La coopération franco-japonaise dans ce cadre-là était excellente », commente Daisuke Roberto Kido en évoquant notamment une augmentation du nombre de touristes et d’étudiants français au Japon.
À un peu moins de deux mois des JO de Tokyo, leur tenue est de plus en plus contestée par les Japonais en raison de la situation sanitaire. L’accord de coopération, lui, « est toujours là », affirme le conseiller politique en déclarant que « tous les dispositifs possibles seront mis en place pour assurer et sécuriser les JO cet été ». Vendredi 21 mai, la ministre chargée des Sports Roxana Maracineanu a annoncé sur France Info que le Président de la République assisterait à l'inauguration des Jeux le 23 juillet, « parce qu’il faut prendre le flambeau pour Paris 2024 ». Cérémonie qui sera commenté sur France Télévisions par le chef Thierry Marx, grand amoureux du Japon.