Songkran ou Nouvel An khmer, tout savoir des festivités du 15 avril

Par Pandou Media

Le Nouvel An bouddhique est célébré autour du 15 avril en Asie du Sud-Est et par ses diasporas. Près de Paris, rendez-vous à la pagode de Vincennes.

Au Cambodge, le Nouvel An khmer est la fête religieuse la plus importante de l’année et survient autour du 15 avril. « La période correspond à l’équinoxe de printemps dit « sidéral » déterminé par la vraie position du Soleil et de la Lune par rapport aux étoiles (vision astronomique) », précise Hélène Bouchoir, chercheuse indépendante sur l’épigraphie ancienne cambodgienne.

Cette date est ainsi célébrée également au Laos, en Birmanie et en Thaïlande, « où elle est maintenant célébrée comme une sorte de fête de l’eau puisqu’en 1941 le Nouvel An y a été déplacé au 1er janvier », nous indique Michel Antelme, responsable de la section cambodgien à l’INALCO. « Il s’agit d’un Nouvel An d’origine indienne, cela ne fait pas de doute », appuie Michel Antelme en précisant qu’il est célébré également par les Cinghalais et une bonne partie des Tamouls.

« Là-bas, les festivités se déroulent sur deux semaines, c’est la fête tous les jours, explique Dara Sabay, le cofondateur de l’association Samaki Kohn Khmer dédiée aux jeunes Cambodgiens de France et Khmers de deuxième génération.

 

Grande Pagode de Vincennes lors du Nouvel An Khmer.

 

En France, la communauté se rassemble en général en soirée et également à la Pagode de Vincennes ». En effet, la Grande Pagode du Bois de Vincennes, installée aux abords du Lac Daumesnil, dans le 12e arrondissement de Paris, accueille l’Institut international bouddhique ainsi que l’Union bouddhiste de France. Elle abrite également le plus grand Bouddha d’Europe, recouvert de feuilles d’or et mesurant plus de neuf mètres de haut.

Prières et streetfood
Tous les ans, ce bâtiment classé monument historique qui a vu le jour lors de l’Exposition coloniale de 1931, accueille un ballet frénétique : celui des bonzes et croyants qui viennent se recueillir et célébrer la nouvelle année sur un patchwork de tapis colorés. Dans son enceinte, s’y côtoient également de nombreux stands d’associations et un marché de streetfood qui déborde sur le parc.

 

Stand de streefood à la Grande Pagode de Vincennes. 

 

L’effervescence extérieure contraste avec le calme intérieur. Les effluves de brochettes grillées se mêlent à celles des colliers de jasmin. « Le matin, il y a une cérémonie bouddhique, devant le grand Bouddha. Les bonzes réalisent des prières, les gens font des offrandes, des donations à la pagode. Ce sont souvent les plus âgés qui viennent. Les plus jeunes se retrouvent un peu plus tard pour pique-niquer, profiter des stands de streetfood, se balader », développe Dara Sabay qui voit chaque année défiler les « curieux », « ceux qui font leur footing », « ceux qui vont à la Foire du Trône ».

La tradition des batailles d’eau que l’on peut voir en Asie n’a pas gagné les participants, température du mois d’avril à Paris oblige ! Cependant, l’occasion est trop belle pour les amoureux des cultures asiatiques de venir déguster les mille et uns plats goûteux et parfumés proposés et jouir du spectacle.

Les cérémonies à Vincennes sont organisées par les pagodes de Créteil et de Bagneux, localisées au sud de Paris, qui louent l’espace pour l’occasion. Elles profitent ainsi d’un grand espace et d’un endroit facile d’accès pour beaucoup.  D’autres lieux de culte, comme la pagode de Champs-sur- Marne, célèbrent le Nouvel An dans leur propre enceinte.

Article initialement publié dans le magazine Koï, numéro 4, mars-avril 2018.


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