Tigarah, la DJ japonaise qui fait danser Paris

Par Blanche Ribault
Photo de Line Brusegan

Rappeuse, présentatrice télé, modèle et DJ, Tigarah ne tient pas en place. Rencontre avec cette Japonaise installée depuis deux ans à Paris. 

Née et élevée à Tokyo, cette Japonaise diplômée en sciences politiques à l’université de Keiô découvre la musique brésilienne lors de sa première année d’études. C’est le déclic. Elle se rend à São Paulo pour deux mois, revient au Japon puis fera des allers-retours entre Tokyo et Los Angeles pendant quatre ans... pour ensuite s’installer deux ans en France après la sortie de son premier album, puis retourner au Japon pour enregistrer le second. Désormais installée en France, celle qui déplore le manque de chanteurs japonais sur la scène internationale et qui mélange électro, baile funk et afro beat se prête à notre portrait chinois.

 

 

Si vous étiez un rappeur français…
Je pense que je serais Orelsan. Je connais bien Nekfeu également, et j’adore son travail, mais il se concentre beaucoup sur la poésie et le sens des mots... Moi, je ne suis pas « poétique ». Les paroles que je choisis viennent se greffer aux rythmes et aux nuances de ma musique.

Si vous étiez une manie japonaise…
Tout simplement le fait de faire attention aux autres et de se mettre à la place de ceux qui nous entourent. En France, par exemple, quand tu as causé du tort à quelqu’un, tu expliques les raisons qui t’ont poussé à faire ceci ou cela avant de lui présenter tes excuses. Pour les Japonais, cela sonne comme si tu essayais de te justifier à tout prix. Nous nous excusons d’abord pour avoir blessé la personne ou pour avoir mal communiqué. Nous pensons d’abord à l’autre, car nous ne voulons pas qu’il se sente mal.

Si vous étiez une cause à défendre…
Je souhaite combattre l’injustice et le manque de droits par dessus tout. C’est ainsi que, plus jeune, je me suis intéressée aux sciences politiques afin de travailler dans des organisations internationales ou des ONG. À présent, j’aimerais participer à la protection des droits des personnes qui n’en ont pas en utilisant ma musique : peut-être à travers une collaboration avec une association...

Si vous étiez une ville…
Je serais Tokyo. Il y a énormément d’étrangers, de cultures différentes et c’est une ville propre ! Il y a aussi plein de moyens de se divertir : karaokés, animations, beaucoup de lieux pour les enfants... C’est ce que j’appelle une ville playful !

Si vous étiez un clip musical…
Les clips de Missy Elliott ou ceux de Michael Jackson. Ce sont vraiment mes deux modèles, ils représentent mon idéal !

 

Si vous étiez une devise…
Ichigo ichie : « une chance, une rencontre ». Cela signifie que l’on doit se saisir des opportunités uniques qui s’offrent à nous de rencontrer de nouvelles personnes. Il ne faut pas laisser filer ce que le destin et le hasard nous apportent à l’improviste.

Article initialement publié dans le magazine Koï, numéro 11, mai-juin 2019.


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