Louis San, Youtube et le Japon

Par Sophie Kloetzli
Photo de Cyril Zannettacci

Louis San, youtubeur franco-japonais au million d'abonnés fait découvrir à ses fans les différences culturelles entre les deux pays. 

Né d’une mère japonaise et d’un père français, Louis Zenjas lance sa chaîne YouTube pendant ses études d’ingénieur à Brest, qu’il a terminées en 2019. « Sur la fin, c’était très dur de concilier les deux », confie-t-il en précisant avoir eu envie de se lancer en regardant les vidéos du Rire Jaune, dont il est très fan. Depuis, ce youtubeur hyperactif — il poste aujourd’hui un contenu par semaine — se consacre pleinement à ses vidéos, qu’il a très vite orientées vers le Japon. « Je suis passé de 22 000 à 80 000 abonnés avec une vidéo il y a trois ans où je m’exprimais en japonais à propos des Français vus par un Japonais, raconte le vidéaste de vingt-quatre ans avec la même énergie contagieuse que dans ses vidéos. Ce qui me fait le plus kiffer, c’est la créativité, comme dans la vidéo où je suis un chef sushi au Japon pendant une journée, et où j’apparais finalement peu à l’image. » En plus de sa chaîne principale (Louis-San), il poste aussi régulièrement des vidéos sur ses deux autres chaînes : Tev & Louis (également consacrée au Japon) et Louis (où il parle de tout sauf du Japon). Un boulot à plein temps qui l’a amené à s’entourer de monteurs pour tenir la cadence.

Sujets de prédilection
De la téléréalité nippone au tatouage en passant par le racisme et le harcèlement sexuel dans le métro, Louis-San balaie de nombreux sujets de société, toujours bien documentés et souvent drôles, sur le Japon. Il s’y rend d’ailleurs régulièrement, que ce soit pour partir à la rencontre des geishas ou tester les fast-food de Tokyo.

Parmi ses vidéos les plus populaires : un clip de K-pop (2 millions de vues) où il dévoile ses talents de chanteur dans une mise en scène travaillée. « Je suis content que ce soit celle-là, c’était un gros projet où j’ai dû gérer dix personnes ! » révèle-t-il. Et dans quelques années ? Peu attiré par le milieu du cinéma et de la télévision, il croit plutôt à terme « à des petites séries sur Netflix » ou une autre plateforme de vidéos qui se créerait, et où il pourrait poster des contenus plus travaillés avec davantage de liberté. « J’ai un format horreur [dans lequel il raconte des faits divers et légendes urbaines sordides au Japon, NDLR] qui marche bien, mais ces vidéos sont souvent démonétisées sur YouTube », explique-t-il.

Article initialement publié dans le magazine Koï, numéro 18,septembre-octobre 2020


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