Adoption : sur la piste de son héritage génétique

Par Pandou Media

Adoptée à trois mois à Hô Chi Minh-Ville (Vietnam), Noémie Chavant porte malgré elle un héritage génétique qui lui est longtemps resté inconnu. À l’adolescence, elle n’a jamais autant ressenti le besoin d’obtenir des réponses sur ses origines. En 2013, âgée de 15 ans, elle se lance dans une quête de plusieurs mois qui la mènera à son pays natal.
[Texte : Léa Berrod — Illustrations : Christelle Pécout]

« Retourne d’où tu viens ! Sale Chinoise ! Arrête de manger du chien ! » En un instant, Noémie Chavant s’est rendu compte à travers les propos racistes de ses camarades de maternelle qu’elle était différente des autres. Yeux en amande, cheveux noirs, teint foncé. Elle ne ressemble pas à la majorité des petites filles occidentales. « Je ne comprenais pas pourquoi on me traitait sans cesse d’étrangère. Il fallait que je rentre dans mon pays alors que j’y étais déjà, en France », lance-t-elle.

« Je ne peux pas faire vivre mon héritage si je n’ai pas d’abord des réponses à toutes mes interrogations »

Dans cet environnement manquant de diversité et face à cette haine, l’enfant adoptée nourrit secrètement un rêve : vivre auprès de sa famille biologique lorsqu’elle atteindra sa majorité. « J’avais besoin de découvrir la vie qui m’a été retirée et de rattraper ces années perdues », révèle-t-elle.

Puis, en mai 2013, son petit cousin, également adopté, se fait baptiser. Lors de cette journée en famille, Noémie Chavant apprend l’histoire du jeune garçon qu’elle qualifie de « malheureuse ». En effet, ses parents adoptifs l’ont rencontré pour la première fois dans un orphelinat à Chongqing (Chine) car sa mère biologique l’avait abandonné à la naissance. De retour chez elle à Vinay (Isère), l’adolescente déracinée annonce à ses parents adoptifs, Chantal et Didier Chavant, son souhait de découvrir son pays natal, le Vietnam. « Je ne peux pas faire vivre mon héritage si je n’ai pas d’abord des réponses à toutes mes interrogations », confie-t-elle aujourd’hui. Une décision comprise par les deux adultes, préparés dès le début à cette requête.

Casse-tête vietnamien

Avec l’approbation de ses parents, Noémie Chavant commence des recherches, imprécises, dans le but de retrouver sa famille biologique. Elle tombe par hasard sur son certificat d’adoption, accompagné d’une lettre manuscrite datant de janvier 1999, écrite par sa mère, Thi Nguyen. Une adresse est laissée délibérément au bas du courrier. À ce moment précis, elle réalise la chance qui lui a été laissée, contrairement à son petit cousin : celle de retrouver ses origines.

Cet article est à lire en version intégrale dans Koï #21, disponible en ligne ou en kiosque.

 


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